mercredi 2 juin 2010

Onomatopées...(atelier d'écriture)


Tic-tac, tic-tac. Les aiguilles martèlent mon ennui. Tic : marre de rester allongée. Tac : ma cheville tellement douloureuse.

Tic-tac. L'heure de l'anti-inflammatoire. Berk, une pilule si difficile à avaler, si rêche, qui laisse en bouche tant d'amertume. Vite un peu d'eau en supplément pour faire passer cela.

Vlan… L'eau qui n'a pas tout à fait atteint son objectif.

Plouf… L'emballage de la pilule qui amerrit dans le verre à moitié plein.

Tic-tac. Tic-tac. Les aiguilles qui trottinent comme des fourmis. Tic-tac. Douleur lancinante. Oh que je regrette de n'avoir pas allumé et de m'être déplacée dans la chambre à peine éclairée par un rayon de lune.

Miaou, miaou. Zébulon m'appelle de l'autre côté de la porte.

Aie ! Pourquoi ai-je bougé mon pied ?

Dring ! "Gaston y a le téléphon qui son et y a person qui répond…" Dring. Dring. Ma curiosité plus vive que ma douleur.

Tic-tac. Dring, dring. Solitude de chez solitude ! Sur la couverture de Paris Match, la frimousse de Sarko. Berk, un homme comme je ne les aime pas.

Stop ! Que cesse la sonnerie du téléphone. Que s'arrêtent les aiguilles. Que je m'assoupisse, que les minutes s'écoulent dans l'oubli de mon accident, en images floues, en rêveries de midinette.

Tic-tac. L'horloge me nargue pareille à une diablesse. Dring, dring. Qui insiste ainsi ? Quel bel impatient pourrait me distraire de ma douleur ? Quelle adorable bavarde pourrait me gargariser de mots ?

Bzzz, bzzz. Une mouche… Qu'y a-t-il dans la tête d'une mouche ? Splash, ma main s'abat sur le bras du fauteuil. La mouche a la vie sauve. Elle vole indifférente, se pose sur le napperon blanc du guéridon. Dring, dring. "Gaston y a le téléphon qui son et y a person qui répond…" Sarko, il y a une mouche qui m'obsède.

Tic-tac, tic-tac. Dring, dring. Bzzz, bzzz. Sonate pour une mouche, un téléphone et une horloge sur fond de mélancolie.

Tic-tac, tic-tac. Bzzz, bzzz. Seules l'horloge et la mouche.

Tic-tac, tic-tac. L'horloge et moi. Sur mon corps le poids du temps et de la morosité.

1 commentaire:

carine - Laure desguin a dit…

Boum, quand notre coeur fait boum ...